PCF - Economie sociale et solidaire

Centre de ressources de la commission nationale du PCF

Qui sommes nous

«En soi, par la suppression du profit capitaliste, par l’identité de l’acheteur et du vendeur, par la gestion collective et démocratique substituée à la direction capitaliste, la coopérative de consommation est une leçon vivante de socialisme.». Prémonition de Jean Jaurès dans l’Humanité, le 23 juillet 1910

Un atelier pas comme les autres a été organisé par la commission nationale ESS de PCF lors de l’Université d’été, durant les vacances scolaires (voir dates).

Il a commencé par un exposé de 45 mn présentant l’ESS. Plus de 60 personnes y ont assisté, et vous pouvez le retrouver ici.

Et puis il s’est poursuivi pendant toute la matinée par un jeu de rôle où les participants se sont répartis en petits groupes , pour imaginer les actions à entreprendre par des communistes dans une ville imaginaire mais réelle (équiville), autour de deux thèmes, à l’aide de fiches-outils que vous pouvez retrouver ci-dessous, et qui peuvent être utiles bien au delà de ce jeu.

théme 1 Produire consommer échanger autrement
Préserver la souveraineté et la sécurité alimentaire sur le territoire
Mettre en place des circuit courts bio équitables sur le territoire, intervenir

théme 2 nouveaux droits des salariés : le droit de préemption permettrait aux salariés de s’approprier leur entreprise pour en faire une coopérative. Comment arriver à une loi qui le permette ? Sans attendre la loi, comment aider les salariés à obtenir qu’ils deviennent propriétaires à devenir gestionnaires, à financer leur achat ?

Fiches pour le thème 1
fiches pour le thème 2
fiches outils

bien sûr il n’y a jamais assez de temps pour aller au bout de telles problématiques et pourtant la restitution du travail des groupes a été passionnante, et vous pourrez la retrouver ici.

Au sommaire :

  1. le Manifeste pour une conception communiste de l’ESS,
    ses auteur-e-s et les résumés des point de vue de :
    Nicole Alix, Présidente, La Coop des Communs, Jean Claude Boual, Syndicaliste, Militant du MNLE, président du CAC (2014-2019), Jean Louis Cabrespine, Membre du CESE Conseil économique social et environnemental. Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la SCIC ENERCOOP, Alain Coheur, membre du Comité Économique et Social Européen Timothée Duverger, Maître de conférences associé Sciences Po Bordeaux, Conseiller technique du Maire de Bordeaux Anne Laure Federicci, Directrice du RTES réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire Jean Gatel, secrétaire d’État, chargé de l’économie sociale auprès du Premier Ministre Laurent Fabius Julien Mast, directeur de l’association e-graine, d’éducation populaire Benoit Hamon, ancien ministre chargé de l’économie sociale et solidaire Jérôme Saddier, Président du Crédit Coopératif, président d’ESS France Julie Schwartz, Créatrice et directrice de trois structures de l’ESS Stéphane Veyer, Conseiller stratégique chez Smart coopérative Ex Co DG de Coopaname co gérant de la Manufacture coopérative
  2. La Lettre de la Commission nationale ESS du Pcf à Fabien Roussel mai 2021
  3. Pétition pour un droit de préemption des salariés sur leur entreprise
  4. Lettre de Fabien Roussel à Jérôme Saddier animateur de la République ESS juin 2021
  5. Les outils de la Commission nationale ESS du Pcf

La commission ESS du PCF, l’histoire d’ années de militantisme, en images et en musique

Le site du secteur ESS du PCF a deux objectifs.

  1. Permettre à tous les visiteurs de suivre l’actualité du secteur, à travers les textes, liens ou documents téléchargeables postés dans les pages actualité, documents, vie du secteur, agendas, en particulier le journal Coopér’actif bi-mensuel … et le manifeste pour une conception communiste de l’ESS
  2. Permettre à tous de partager expériences et réflexions, en postant des commentaires et en contribuant à enrichir les pages en nous envoyant des articles et des textes d’actualités, des documents, textes importants, critiques de livres, liens utiles…et événements du secteur et de l’ESS en général.

La commission ESS du PCF est animée par Sylvie Mayer, avec la participation de François Bernard, Janine Guespin et Luc Mboumba . C’est une structure ouverte à toutes les personnes qui sont intéressées au développement de l’économie sociale et solidaire.

Vous pouvez vous joindre facilement à nos réflexions, à nos études, à la rédaction des publications, aux réunions du groupe de travail ESS du PCF. Participez aussi à nos actions et rencontres pour les faire mieux réussir. contactez nous sur le site

Et rejoignez nous sur Facebook

Le Manifeste

Il s’agit d’un ouvrage, qui se veut un outil pour tous ceux qui veulent s’inscrire dans une démarche de dépassement du capitalisme pour construire un monde qui n’a encore jamais existé. Avec ce Manifeste, nous cherchons à montrer que l’on peut en trouver les prémisses (ou pré-conditions) dans l’ESS. Prémisses qu’il faut développer, faire fructifier, et améliorer, mais dont il faut avant tout prendre conscience.
Ce manifeste initié par la commission ESS du PCF est le fruit d’un travail collectif d’une vingtaine de militant.e.s du parti et de partenaires . .
Il s’adresse donc à la fois aux communistes, parce qu’ils ont toujours voulu construire un monde post-capitaliste mais n’ont pas toujours pris conscience des potentialités de l’ESS, et aux acteurs de l’ESS, qui n’ont pas non plus toujours pris conscience des potentialités de leurs pratiques et de leur lien avec le combat des communistes. Il s’agit d’aider à faire naître une nouvelle culture pour lutter contre ces « monstres » dont Gramsci voyait l’apparition lorsque « l’ancien monde se meurt et le nouveau tarde à apparaître ».

Contributeurs et contributrices

Jean Jacques Barey, opérateur culturel. Participe à l’animation de la commission culture du PCF depuis de nombreuses années

François Bernard, co-gérant de la coopérative Alicecoop, qui accompagne ses activités et des entreprises d’économie solidaire, président de la compagnie école du Théâtre du fil, membre de la commission ESS du PCF

Benoît Borrits, chercheur militant, concepteur du site « economie.org » et co-animateur de Cerises, auteur de « Virer les actionnaires, pourquoi et comment s’en passer ? (éd Syllepse, 2020)

Anne lise Bourgeois, doctorante en Sociologie à l’Université de Rennes 2, analyse l’émergence de formes alternatives aux paradigmes du néolibéralisme

Jacques Cardot, animateur du Collectif citoyen de défense de la ruralité en Auxois-Morvan, référent ESS du PCF 21

Maurice Decaillot, économiste, spécialiste de l’ESS et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet

Danielle Demoustier, maître de conférences honoraire, Institut d’études politiques de Grenoble, autrice de nombreux ouvrages sur l’ESS

Pascal Glemain, maître de conférences HDR en Sciences de gestion-Management et en ESS à l’université Rennes 2, auteur d’articles et d’ouvrages sur l’ESS et ses ®apports aux territoires

Janine Guespin-Michel, (co-coordinatrice du projet), autrice d’ouvrages sur la pensée dialectique du complexe, membre de la commission ESS du PCF

Jean Pierre Israel, professeur de mathématiques à la retraite

Sylvie Mayer, (co-coordinatrice du projet), co-animatrice de la commission nationale ESS du PCF, députée européenne de 1979 à 1994. conseillère régionale Ile de France de 1998 à 2005

Luc Mboumba, membre de La Manufacture Coopérative et de Coopaname, militant à la section PCF de Créteil, conseiller municipal et territorial (Grand Paris-Sud Est Avenir)

Jacques Michelet, membre de la commission ESS du PCF, responsable de club sportif

Jean Philippe Milesy, animateur des Rencontres de la Plaine, auteur de « Histoire sociale de l’économie sociale » (Fondation Gabriel Péri)

Jean Claude Peron, professeur des écoles retraité, militant de l’association L’économie Sociale Partenaire de l’École de la République qui rassemble 46 organisations de l’ESS.

Jean paul Pla, co créateur du Sol Violette, animateur de FOLIES: Formation Locale et Internationale à l’Économie Solidaire
Jean Paul Plassard, membre de la commission ESS, animateur d’Espaces Marx Anjou et de REALPE (Réseau d’élus et d’autorités progressistes européennes), conseiller régional des pays de Loire 1998 à 2004

Rémi Tessier, ancien responsable syndical interpro, cadre dans une mutuelle.

Jean Paul Vanhoove, retraité, membre du PCF, militant du commerce équitable et rédacteur de l’Agenda des actions africaines

Avec nos remerciements à Serge Guillou, ouvrier, pour sa relecture militante du Manifeste

Contributeurs et contributrices

Jean Jacques Barey, opérateur culturel. Participe à l’animation de la commission culture du PCF depuis de nombreuses années

François Bernard, co-gérant de la coopérative Alicecoop, qui accompagne ses activités et des entreprises d’économie solidaire, président de la compagnie école du Théâtre du fil, membre de la commission ESS du PCF

Benoît Borrits, chercheur militant, concepteur du site « economie.org » et co-animateur de Cerises, auteur de « Virer les actionnaires, pourquoi et comment s’en passer ? (éd Syllepse, 2020)

Anne lise Bourgeois, doctorante en Sociologie à l’Université de Rennes 2, analyse l’émergence de formes alternatives aux paradigmes du néolibéralisme

Jacques Cardot, animateur du Collectif citoyen de défense de la ruralité en Auxois-Morvan, référent ESS du PCF 21

Maurice Decaillot, économiste, spécialiste de l’ESS et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet

Danielle Demoustier, maître de conférences honoraire, Institut d’études politiques de Grenoble, autrice de nombreux ouvrages sur l’ESS

Pascal Glemain, maître de conférences HDR en Sciences de gestion-Management et en ESS à l’université Rennes 2, auteur d’articles et d’ouvrages sur l’ESS et ses ®apports aux territoires

Janine Guespin-Michel, (co-coordinatrice du projet), autrice d’ouvrages sur la pensée dialectique du complexe, membre de la commission ESS du PCF

Jean Pierre Israel, professeur de mathématiques à la retraite

Sylvie Mayer, (co-coordinatrice du projet), co-animatrice de la commission nationale ESS du PCF, députée européenne de 1979 à 1994. conseillère régionale Ile de France de 1998 à 2005

Luc Mboumba, membre de La Manufacture Coopérative et de Coopaname, militant à la section PCF de Créteil, conseiller municipal et territorial (Grand Paris-Sud Est Avenir)

Jacques Michelet, membre de la commission ESS du PCF, responsable de club sportif

Jean Philippe Milesy, animateur des Rencontres de la Plaine, auteur de « Histoire sociale de l’économie sociale » (Fondation Gabriel Péri)

Jean Claude Peron, professeur des écoles retraité, militant de l’association L’économie Sociale Partenaire de l’École de la République qui rassemble 46 organisations de l’ESS.

Jean paul Pla, co créateur du Sol Violette, animateur de FOLIES: Formation Locale et Internationale à l’Économie Solidaire
Jean Paul Plassard, membre de la commission ESS, animateur d’Espaces Marx Anjou et de REALPE (Réseau d’élus et d’autorités progressistes européennes), conseiller régional des pays de Loire 1998 à 2004

Rémi Tessier, ancien responsable syndical interpro, cadre dans une mutuelle.

Jean Paul Vanhoove, retraité, membre du PCF, militant du commerce équitable et rédacteur de l’Agenda des actions africaines

Avec nos remerciements à Serge Guillou, ouvrier, pour sa relecture militante du Manifeste

Contact : esspcf@gmail.com 06 81 74 10 13

le manifeste, suites

Le manifeste pour une conception communiste de l’ESS est une étape d’un travail commencé depuis longtemps par la commission ESS du PCF, et qui articule pratique, luttes et théorie.

Cette page est destinée à recevoir les discussions autour du manifeste, prolongeant le travail théorique notamment à la lumière des nouvelles luttes, et l’élargissant à tous ceux et toutes celles qui le souhaiteront.


Une interview de Janine Guespin par mediatico le média de l’économie sociale et solidaire

Une note de la CGT (finances publiques),

Pour comprendre l’ESS, elle compare les différentes conceptions de l’ESS (libérale, sociale démocrate, communiste et de refus , et s’appuie sur le manifeste pour éclairer la conception communiste.

Une lecture exigeante et détaillée du manifeste par Michel Adam

Bonjour Sylvie Mayer,

J’ai bien apprécié ce manifeste qui ouvre enfin les yeux sur les atouts de l’ESS et qui tourne la page des critiques hyperviolentes de l’ancien PCF et du courant guesdiste de la gauche française du début du XXè siècle, que le texte page 25 appelle pudiquement « l’absence de liens forts »… C’est le moins qu’on puisse dire….

Mais attention à ne pas passer d’un dogmatisme dur et simpliste - l’ESS fait le jeu du capitalisme - à une naïveté quasi-libertaire à travers le « pas de subordination du travail et dans le travail. » Je vais m’en expliquer au fil des pages par les nombreuses annotations que j’ai faites sur ce livre si utile.

débats sur le manifeste

Des acteurs du monde de l’ESS ont donné leur avis sur le manifeste pour une conception communiste de l’ESS

Débats et interventions

Nicole Alix


Dans la période actuelle caractérisée par une extrême incertitude, ceux qui se préoccupent d’ ESS et de communs, essayent de trouver des voies non pré-écrites. Et pour cela il est indispensable de communiquer dans un contexte de confiance.
Pourquoi avoir créé la coop des communs ? Pour réaliser une fertilisation croisée entre deux histoires complexes, où les acteurs tâtonnent pour trouver des solutions, celle des communs et celle de l’ESS. Se nourrir des succès et apprendre des échecs dans une entreprise semée d’embûches par le capitalisme.
Comment travaille la coop des communs ? Dans notre définition, les communs n’existent jamais « en soi ». Il faut associer une ressource, un faisceau de droits (déconstruction des droits de propriété exclusive) et un dispositif de gouvernance. La coop des communs travaille le rapport théorie /pratique de façon très pluraliste, « en milieu incertain », sous forme de plusieurs groupes de travail thématiques
Qu’est-ce qu’on peut faire ensemble ? Beaucoup. Je crois aux modèles en compétition. Il est insupportable que dès que des initiatives citoyennes atteignent une dimension économique, on la leur enlève. Il manque une théorie de l’ESS et un rapport théorie pratique ce dont le Manifeste devrait se saisir d’avantage. Et il faut aussi impérativement se préoccuper des outils de gestion pour que les modèles auxquels nous aspirons ne soient pas systématiquement repris par le modèle capitaliste.

Jean-Claude Boual


Il s’agit pour lui de pointer certaines faiblesses du Manifeste et d ‘ouvrir de nouvelles pistes.

Jean Louis Cabrespine

Alain Coheur

Alain Coheur, a comblé une lacune importante du manifeste, à savoir l’aspect européen et même mondial de la question de l’ESS. Question compliquée en raison d’une part de l’hétérogénéité des statuts concernant les activités regroupées en France sous le label ESS, et d’autre part du fait qu’il s’agit de ce que nous appellerions un conflit de classe.

Aux États Unis(où l’économie sociale n’existe pas) les activités correspondantes quand elles existent dépendent de la philanthropie caritative, à travers les fondations autrement dit des activités lucratives susceptibles de fiancer des actions caritatives. En Asie, à la suite de la mise en place des microcrédits, a été développée la notion de social business, repris depuis en Europe, où la situation est beaucoup plus nuancée (voire conflictuelle). Il s’agit d’utiliser la puissance des grandes entreprises pour offrir des services aux pauvres. Deux pays européens ont une conception de l’ESS très différente des autres. En Angleterre, les coopératives sont sous la houlette de la philanthropie (comme aux USA), et en Allemagne ce sont les églises. Cela s’oppose à la conception portée dans nos pays du sud de l’Europe, mais a conduit en 2011à la mise en avant par la commission européenne du social business et de l’entrepreneuriat social.

En revanche, il y a 5 ans le conseil européen à adopté une déclaration sur l’économie sociale signée actuellement par 16 pays, et créé un comité de monitoring dont la présidence est tournante chaque année. Sous la présidence espagnole (on a pu voir que lorsque il y a des gouvernements à gauche, l’ESS rencontre plus de bienveillance et de facilités), une déclaration a été adoptée : augmenter la visibilité et la reconnaissance de l’économie sociale et soutenir les jeunes qui veulent s’engager dans un entrepreneuriat collectif (ce mot est important et novateur) ; inculquer les valeurs de l’ESS aux des jeunes ; développer son potentiel à polliniser d’autres modèles économiques ; favoriser le soutien de l’ESS par les collectivités locales. Il y a donc un combat à mener au niveau européen.

Fanélie Carrey Conte


Fanélie inscrit son intervention dans le cadre du débat lancé dans le chapitre IV du manifeste, sur services publics, communs, et coopératives. Elle s’appuie sur l ‘exemple du réseau des sociétés coopératives d’intérêt collectif Enercoop. Enercoop s’est créé en 2005, lors de l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité, sur la base de plusieurs visions, le développement des énergies alternatives, mais aussi, et c’est en cela qu’elle rejoint les préoccupations du Manifeste, la démocratie citoyenne en matière d’énergie et la notion, complémentaire, que l’énergie doit être un bien commun préservé des logiques de rentabilité, ce qu’EDF, devenue une structure non démocratique et non citoyenne ne peut plus faire. Ceci implique donc un autre modèle économique qu’Enercoop met en œuvre avec partage de la valeur et gouvernance partagée, grâce au statut de SCIC.
La SCIC est à la fois un modèle économique et une gouvernance démocratique permettant de mettre les citoyens à même d’avoir leur mot à dire sur la politique énergétique. Ainsi, parmi les 300 producteurs d’énergie partenaires d’Enercoop, beaucoup sont des collectivités territoriales ou des citoyens associés sous forme de coopératives qui promeuvent la notion d’énergie citoyenne . Pour autant, Enercoop ne se considère pas comme opposée à la puissance publique. A travers l’idée de commun, elle cherche à renouveler la notion de service public en collaborant le plus possible avec les structures publiques comme les collectivités territoriales grâce notamment au statut de SCIC qui permet à celles-ci de s’intégrer dans Enercoop, (une soixantaine, de la région à la commune, sont sociétaires de ce réseau). L’interaction entre services publics et coopératives est donc possible avec l’enjeu de revitaliser le service public par plus de démocratie. Les conditions de réussite de ces partenariats étant la démocratie citoyenne ce qui, concernant l’énergie, devra aussi porter sur la vision stratégique.

Timothée Duverger

Anne Laure Federici


Elle commence par dire son enthousiasme pour notre manifeste (qu’elle a diffusé autour d’elle), qu’elle trouve à la fois concret et posant les vraies questions .

Le RTES est constitué de plus de 140 structures très différentes, mais qui partagent toutes les valeurs émancipatrices de l’ESS (démocratie, non lucrativité, développement territorial, et des façons de faire différentes). Le but du réseau est le développement territorial grâce à l’ESS. Elle signale la forte montée actuelle des idées portées par l’ESS dans les territoires, en particulier la reprise du contrôle public et citoyen sur l’économie.

Elle souligne les risques auxquels sont confrontées les structures de l’ESS actuellement . En plus de ceux montrés dans le manifeste qu’elle résume par « faire de l’ESS une moralisation du capitalisme », elle voit deux risques de repli qui n’ont pas été évoqués dans le manifeste, celui de collectivités militantes « autarciques » refusant tout rapport avec les pouvoirs publics et le risque de fermeture sur soi d’une démocratie limitée à l’intérieur de l’entreprise.

Elle met en avant l’idée de « socio-économie de proximité » comme levier transformateur, et souligne son accord avec l’importance accordée aux SCIC et aux PTCE (tout en regrettant que l’expérience de Tarnos n’ait pas été plus détaillée dans le manifeste). Dans les deux cas, ce qui lui paraît essentiel, c’est la co-construction qui s’y développe et qui demande un certain apprentissage pour changer de posture, notamment de la part des élus (ce qui demande peut être aussi de revisiter les conceptions du « communisme territorial » de l’après guerre).

Elle termine avec la question du capitalisme numérique et des atouts de l’ESS pour lutter contre l’impact très négatif des plates-formes capitalistes sur les territoires. Il y a à la fois impact national et travail territorial.

Jean Gatel


Il est satisfait du Manifeste car il est important que les partis politiques donnent leur conception et leurs espoirs pour l’ESS. Nous entrons dans une période grave, nous sommes sur un volcan : il n’y aura pas de vaccin contre le dérèglement climatique, la perte de la biodiversité ou encore les pénuries d’eau potable. Il faut donc d’urgence une réflexion fondamentale pour s’opposer à la crise capitaliste et néolibérale, à la crise de la démocratie.
Jean Gatel constate des similitudes troublantes entre le Manifeste et son livre récemment sorti « Un nouveau modèle de développement, L’économie sociale et solidaire ». Dans ce livre il raconte l’histoire de la prise en compte de l’ESS par le gouvernement de François Mitterrand avec la création du premier secrétariat d’État à l’ESS rattaché directement au 1er ministre et non à Bercy face au besoin de recomposition économique de territoires sinistrés. Ce fut une période de réparation, y compris de l’Économie sociale et solidaire. Les 3 gouvernements de gauche ont permis des progrès de l’ESS jusqu’à la création d’un ministère de l’ESS et l’élaboration de la loi ESS de 2014. Une loi positive mais qui comporte des dangers comme celui de l’entreprenariat social.
Jean Gatel se dit opposé au « social business » et fustige le groupe SOS. L’actuel secrétariat d’État ne peut pas faire grand-chose face à l’ultra libéralisme.
Son livre aborde la question de l’ESS au niveau international, avec notamment le Maghreb et l’Afrique subsaharienne et il pense que la France pourrait y jouer un rôle pour le développement de l’ESS.
Il revient sur l’impasse majeure dans laquelle s’engouffre le capitalisme. Cela pourrait mener à un développement autoritaire ou bien à un autre modèle basé sur l ‘ESS, non comme économie de la réparation valsiste ou macroniste, mais comme ESS de transformation qui conduise à une véritable alternative : consommer, produire, échanger autrement.
Il trouve les propositions du Manifeste intéressantes, notamment le projet de proposition de loi « entreprises de territoire », la conception des biens communs .
Il conclut par cette phrase de Gramsci : « opposer au pessimisme de l’intelligence l’optimisme de la volonté ».

Benoit Hamon


Benoit Hamon se réjouit que le PCF s’intéresse à l’ESS qui n’est pas portée par tous les partis politiques. Il est important d’avoir une stratégie pour l’ESS.
La loi de 2014 voulait permettre un changement d’échelle mais il n’y a pas eu de continuité politique. L’ESS revendique la citoyenneté économique et tente de l’approcher par ses structures Scoop, SCIC, CAE
Le cas des Mutuelles est plus problématique du fait de l’ANI (Accord national interprofessionnel) et de la suppression du choix pour le salarié.
Il est important d’avoir une stratégie pour la place de l’ESS dans l’éducation comme le note le chapitre du Manifeste sur l’éducation. L’entreprenariat est décrit par l’Éducation Nationale comme « fonder un entreprise et la revendre pour faire de l’argent ».
L’ESS doit proposer un référentiel de citoyenneté économique et de gouvernance démocratique. L’Ess c’est la redistribution de la richesse créée, par le partage du résultat. C’est le pouvoir des salariés.
Sur l’absence du « droit de préemption pour les salariés lors de la vente de l’entreprise » dans la loi de 2014 : Benoit Hamon pense qu’il faudra d’abord changer la constitution car le droit de propriété et la liberté de commerce pèsent énormément dans le droit français. La préemption lors de la vente c’est inconstitutionnel. Même le droit à l’information pour les salariés lors d’une vente d’entreprise, a été supprimé par Emmanuel Macron alors Ministre de l’économie.

Julien Mast


L’ESS ce n’est pas seulement le vivre ensemble, c’est le faire ensemble.
Julien Mast, qui retrouve dans notre manifeste l’essence de sa vision de l’ESS (en particulier le lien avec les territoires), ainsi que les obstacles qui pèsent sur elle, indique des pistes où la réflexion et l’action pour le développement de l’ESS pourrait se poursuivre du côté de l’ enseignement et de la formation continue.
L’Éducation Nationale formate de futurs salariés compétents dans le modèle dominant, au lieu de former des citoyens capables de s’émanciper, c’est à dire de trouver leur place dans la cité. Lutter pour changer le référentiel de l’EN, « le socle de connaissances et de compétences », et enseigner à coopérer, c’est fondamental pour le développement de l’ESS, (Travailler au sein d’une SCIC, Société Coopérative d’Intérêt Collectif ce n’est pas facile, il y faut une formation à la coopération). Quant à la formation continue c’est aujourd’hui le principe même pour faire perdurer une économie dominante. Il propose la constitution d’une SCIC de formation continue avec suffisamment de visibilité pour présenter une véritable alternative à l’offre actuelle.
Enfin dans le cadre d’une relation renouvelée entre le citoyen et l’état, il propose de réfléchir au travail lui-même et propose un tiers temps où les citoyen.ne.s pourraient se familiariser aux principes de l’ESS. Le maître mot est la citoyenneté active.

Jérôme Saddier


Ce qui fonde l’ESS c’est un régime de propriété. La démocratie est une conséquence de ce régime de propriété collective.

La non lucrativité est un terme qui mérite d’être mieux explicité…Être le porte parle d’une foule d’acteur divers n’est pas simple, même si c’est la richesse de l’ESS. Il y a des dérives mais le sujet stratégique c’est de faire masse, d’être contagieux par rapport au reste de l’économie. Contrairement à ce que vous écrivez, la loi de 2014 n’aborde pas la question des entreprises à mission. Dans la loi, il peut y avoir des sociétés commerciales qui adoptent les principes de l’ESS sans en avoir le statut. Les outils existent dans la loi pour que des entreprises adoptent les principes énoncés par la loi

Plusieurs enjeux devant nous :- les activités régulées notamment de nature financière (banque, assurances) : la forme de régulation affaiblit l’activité et la structure démocratique.

L’une des dérives, ce sont les associations qui cherchent à accumuler des fonds propres et doivent aller chercher de l’argent chez des investisseurs et se soumettre à leurs desiderata, et donc se convertir à des notions comme la notion d’impact, au lieu de mobiliser auprès des personnes

3e enjeu, l’enjeu démocratique qui est en recul dans notre pays , ce que nous faisons vivre en terme de démocratie a un intérêt pour l’ensemble de la société. La démocratie est menacée et l’ESS est une forme de résistance. Elle doit être porteuse de la démocratie. Il faut écrire les récits de l’ESS en étant clair sur les mots : exemple valeur d’usage ou non lucrativité, concepts qu’il faut fortifier dans la lutte idéologique qui s’installe.

L’ESS est une économie d’intérêt collectif qui englobe les services publics cela rejoint la question des communs. On peut organiser des réponses collectives de citoyens sans que ce soit forcément des SP, en étant fidèles aux valeurs de l’ESS. Un exemple la gestion des données : a nous de faire en sorte de gérer ces données à des fins citoyennes

Il faut relever tous ces défis ensemble !

Julie Schwartz


Dernière intervenante de la soirée, Julie Schwartz a voulu nous faire partager son optimisme et son enthousiasme tout à la fois, sur l’ESS, le Manifeste et la soirée elle même qui démontre une ouverture de la part du PCF dont elle se félicite.
Du Manifeste, dont elle partage l’essentiel des idées, elle retient en particulier la coopération, l’éducation à la citoyenneté et l’égalité hommes/ femmes.
La Coopération qui est une valeur clef d’une ESS dont elle voit qu’elle a le vent en poupe, qu’elle gagne du terrain et qu’elle rend possible des expériences formidables grâce à un entrepreneuriat qui peut devenir une arme redoutable de citoyenneté économique. Une coopération qu’elle voudrait aussi voir s’étendre au champ politique, à la place des luttes d’égos, notamment en vue de l’échéance de 2022.
Quant aux femmes, elle déplore qu’elles soient trop souvent négligées en dépit du remarquable travail qu’elles font dans l’ESS, en arrière plan, tandis que ce sont les hommes qui détiennent la parole.
Elle termine en remerciant Sylvie Mayer d’avoir réuni tous ces interlocuteurs qu’elle connaît individuellement, pour discuter sur les enjeux politiques de l’ESS et en en souhaitant une suite.

Stéphane Veyer


Le Manifeste a un grand mérite : celui de présenter l’Economie sociale et solidaire comme un projet politique. Cela nécessite :

Rapprocher un programme politique des revendications de l’ESS c’est un renouveau, un avant et un après de la crise de 2008.

Il y a un moment historique non cité par le Manifeste : la fin du 19e siècle avec

Tous nos documents

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Contact : esspcf@gmail.com 06 81 74 10 13

Nos propositions

des années de militantisme, des propositions, des actions

Les militant-es du Parti communiste français sont allé-es à la rencontre de nos concitoyen-ne-s, ont entendu leurs préoccupations, leurs attentes, leurs idées et leurs espoirs.

A partir de cette consultation citoyenne, ont élaboré un Pacte d’engagements communs pour la France. Dans ce pacte, 8 propositions concernent le devenir de l’économie sociale et solidaire.

Rappel du contexte

Le 31 juillet 2014, après deux ans de discussion avec les acteurs, Benoît Hamon alors ministre de l’ESS a instauré une loi cadre de l’Economie Sociale et Solidaire. Nous avons dit dès le début que cette loi n’est pas pleinement satisfaisante : sa définition légale de l’ESS l’ouvre à des statuts autres que ceux des associations, des fondations, des coopératives et des mutuelles alors qu’en revanche les comités d’entreprise n’y figurent pas, et de façon globale elle ne va pas assez loin pour développer une ESS transformatrice.

Nos 8 propositions partent de sa trame fondamentale et s’inscrivent, pour le moment, dans son cadre général. Elles visent à rééquilibrer ce texte, à promouvoir un renouveau de l’ESS en renforçant la démocratie, la justice fiscale, et surtout en instaurant un véritable droit des salariés à reprendre leur entreprise.

Quels enjeux ?

Porter un projet de transformation sociale (des modes de production, de consommation, de distribution) vecteur de démocratie, d’émancipation et de réappropriation par les citoyens de la sphère économique et d’une allocation des ressources plus responsable ;
Investir dans l’économie de demain qui devra être de proximité, respectueuse de l’humain, de l’environnement et pourvoyeuse d’emplois non délocalisables ;
Développer l’ESS, présente sur de nombreux secteurs d’activités, en réponses aux besoins des populations territoires et qui représente aujourd’hui 10,5% de l’emploi en France et 13,9% de l’emploi privé, sans compter les nombreux bénévoles qui l’animent (1,5 millions d’équivalents temps-plein).

Les 8 propositions

  1. Banques coopératives (BP/C E – Crédit Agricole – Crédit Coopératif – Crédit Mutuel)
  2. Fiscalité des structures de l’Economie Sociale et Solidaire – ESS
  3. Collectivités et Economie Sociale et Solidaire – ESS
  4. Un environnement favorable pour l’ESS
  5. Nouveaux droits et pouvoirs d’intervention pour les salariés
  6. Coopératives d’activité et d’emploi (CAE)
  7. Contrôle citoyen de l’Economie Sociale et Solidaire – ESS
  8. Travailler à un nouveau type d’entreprise

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Nous avons lu

L’anticipation communiste

André Prone éditions EMLE communication

Voilà pourquoi,cette persceptive communiste, si grandement malmenée, que j’ose contre vents et marées soutenir dans ce livre, nourri par un écomunisme réorganisateur de liens sociaux, par une contre-culture politique propice à une visée révolutionnaire et par un imaginaire fertile, n’est autre que l’anticipation d’un long processus par lequel se construit au présent la société des citoyens/producteurs du bon et du beau. Une construction prenant appui sur l’utopie active « qui n’est pas la fuite vers l’irréel, mais l’exploration des possibilités objectives du réel et la lutte pour leur concrétisation. » ; une utopie qui puise, entre autres arguments, dans la pensée de Marx, de Kropotkine, de Gramsci, tout en convoquant Spinoza, Bloch et la Constitution de 1793.

Sortir du capitalisme, actualité et urgence du communisme

Bernard Vasseur éditons de l’humanité 2022

Dénoncer le capitalisme ne suffit pas.
Imaginer une alternative.
Ne pas répéter l’histoire, en tirer des leçons.
Définir, inventer le communisme du XXIe siècle.
Socialisme / étatisme / communisme.
Propriété d’usage / propriété lucrative.
Repenser le travail, la notion de travailleur.
Nouvelle conception du salaire.
Le déjà-là du communisme.

Émanciper le travail

Bernard Friot entretiens avec patrick Sech La dispute 2022

Le modèle capitaliste du travail conduit à notre perte: il est urgent de prendre la mesure des dynamiques porteuses d’émancipation. Bernard Friot, dans ces entretiens, décrit le conflit social depuis 1945 comme un affrontement entre deux façons contradictoires d’attribuer une valeur économique au travail. Pour le capital, seul un travail soumis aux propriétaires lucratifs et au marché du travail produit de la valeur. Mais les luttes syndicales et les initiatives populaires ont institué au contraire, grâce à la socialisation du salaire,1

la charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique

signée par 500 journalistes issus de nombreuses rédactions : Vert, Reporterre, Climax, Socialter, Blast, La Relève et la Peste, france-info.fr, RFI, France Télévisions…

La lettre d’ESS France à Madame Marlène Schiappa Secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative

Les valeurs mutualistes : contraintes ou horizons ?

lire l’article

Un appel des Licoornes

Plan de relance France 2030 : le monde d’après attendra ?
Nous, Licoornes*, constatons que la transformation écologique et solidaire de notre économie, si cruciale pour notre siècle, est absente du Plan France 2030 présenté le 12 octobre 2021 par le chef de l’Etat.

à l’occasion de l a journée internationale des migrants,


lire la tribune

Un rapport bigrement intéressant et complet sur les plateformes numériques capitalistes et leurs alternatives possibles en naissance. Précieux

En travail Conversations sur le communisme

Frédéric Lordon et Bernard Friot


Bernard Friot s’intéresse à la poursuite de la construction d’institutions alternatives au capitalisme : salaire à vie, propriété d’usage, souveraineté sur l’investissement. Frédéric Lordon développe une philosophie spinoziste des institutions, après avoir, comme économiste, analysé le capitalisme financiarisé. Leurs trajectoires scientifiques et militantes sensiblement différentes n’en convergent pas moins sur la nécessité d’une proposition communiste qui donnerait à une mobilisation générale l’appui de figures et de réalisations concrètes.

Dans cette rencontre, leurs conversations reparcourent leurs accords essentiels (sur la valeur, la division du travail, les institutions, la violence), déplient leurs désaccords sans faux-fuyants (le déjà-là, la Régulation, Bourdieu, la transition), avant d’échanger sur leur position de chercheurs et sur leur interprétation de la situation politique actuelle.

Il fallait une authentique rencontre intellectuelle, avec ce qu’elle suppose de confrontation fraternelle des idées, pour aboutir ainsi à cette mise en travail du communisme.

La microfinance sociale par Pascal Glemain

À partir d’une analyse socio-économique et gestionnaire des dispositifs de microfinance sociale, cet ouvrage démontre en quoi ils participent non pas à la lutte contre la pauvreté, mais bien à l’expérimentation et à l’institutionnalisation d’outils financiers solidaires de lutte contre les disqualifications socio‑économiques.
Microcrédit social, micro-épargne solidaire et micro-assurance deviennent les nouveaux instruments des politiques sociales dans les pays en développement mais aussi dans les pays industrialisés voire émergents.
Éditions Apogée

QUEL MONDE ASSOCIATIF DEMAIN ? Mouvements citoyens et démocratie

Ce livre, écrit par 27 contributeurs, envisage l’avenir du monde associatif en fonction de deux scénarios contrastés. Le premier fait le point sur certaines limitations qui entravent son action, sur les risques et menaces qui peuvent l’affaiblir (la néo-philanthropie, la marchandisation, la managérialisation…). Le second, envisage les dynamiques internes existantes, à approfondir ou à mettre en œuvre pour affirmer le potentiel transformateur des associations, pour passer en quelque sorte à l’offensive (travail sur le fonctionnement interne des associations, synergies au sein de l’économie sociale et solidaire, approches par le commun, co-construction de l’action publique, …).

ESS et culture

Quand les acteurs de l’économie sociale et solidaire
s’engagent autour des droits culturels pour faire progresser les libertés

Article rédigé dans le cadre du RIUESS 2018 – Rennes. ​De la création d’un spectacle par une équipe artistique à la mise en œuvre d’un festival dans un village, de la gestion d’une radio à la conduite d’un lieu de musique ou d’arts plastiques, de l’accompagnement de pratiques numériques au développement de projet de coopération européenne… la multitude des initiatives artistiques et culturelles de l’économie sociale et solidaire développe des activités très variées

Besoin de communisme

numéro spécial de l’humanité


L’ESS y est à ‘honneur dans toutes ses dimensions, l’aspect théorique de communisme déjà là par Sylvie Mayer, et de nombreux exemples, d’agriculture bio et solidaire, de maisons de santé, de gestion de l’eau, de solidarité avec les migrants, où l’articulation entre l’ESS et la gestion municipale a permis d’inventer de nouveaux rapports sortant du « paternalisme politique en cherchant émancipation des populations plutôt que l’assistanat » (Raismes, Tarnos).

j’ai voulu planter un oranger



Jean pierre Charles

Un parcours qui, à l’heure où les citoyens ressentent l’action publique comme confisquée, réhabilite l’engagement politique et prouve que, en attendant le grand soir, il est utile et nécessaire d’agir au quotidien.

2030 Glorieuses

est le podcast qui met en avant les acteurs du monde de demain, ceux qui incarnent les utopies réalistes dont nous avons tant besoin. Ils sont des milliers en France à agir concrètement pour montrer que l’action est le meilleur remède contre le fatalisme et que, si nous agissons avec ambition et amour, la décennie des 2030 glorieuses est à portée de mains.

Essentiellement humain: l’économie sociale et solidaire pour un XXIe siècle citoyen

de Roland Berthilier

A l’occasion du mois de l’ESS, Roland BERTHILIER, Président de la MGEN et ancien Président de L’ESPER, sort un livre intitulé « ESSentiellement Humain. L’économie sociale et solidaire pour un 21ème siècle citoyen ».


Face au constat d’un climat social dégradé par des décennies d’un capitalisme déshumanisé, aggravé par la crise sanitaire et les récents attentats contre l’Ecole de la République, Roland Berthilier dénonce l’urgence d’un changement de paradigme pour construire une société humainement durable et responsable, plaçant l’éducation en son centre. Cet ancien président fondateur de L’ESPER a fait de l’éducation et de la promotion de l’ESS à tout âge l’une de ses convictions les plus profondes. Il livre dans son ouvrage un plaidoyer en faveur de l’ESS, dans laquelle il voit la véritable richesse de notre société. Sa modernité serait en effet seule capable de pouvoir répondre aux enjeux démocratiques et citoyens du 21ème siècle.

« Essentiellement Humain » écrit avec le concours de Youness Bousenna et publié aux éditons L’Archipel est disponible en librairie à partir du 5 novembre

Les limites du capital

David Harvey


Fruit d’une décennie de recherches, Les Limites du capital propose une théorie générale du capitalisme dans le prolongement des travaux économiques de Marx. Le géographe David Harvey nous guide à travers la production, la distribution, la consommation, explique la marchandise, la monnaie, la valeur, souligne le rôle du crédit et de la finance, les conflits entre le capital et le travail, entre le capital et l’État, entre les capitalistes eux-mêmes.

Des énergies citoyennes : un foisonnement d’énergies dans les territoires

Patrick NORYNBERG


Patrick Norynberg, est un formateur auprès de collectivités territoriales pour la mise en place de pratiques participatives, avec les citoyens, avec les associations. Il donne à voir la diversité des pratiques réalisées ici et là pour aller vers d’avantage de de véritable démocratie, celle où les citoyens sont acteurs. Ce livre sera utile à tous ceux qui veulent s’engager das un processus de démocratie participative. Il montre que c’est possible, et comment y parvenir, au niveau local.

Pratiques écomunistes et dynamiques émancipatrices

Janine Guespin-Michel et André Prone


Ce livre est né d’une rencontre et d’une gageure. Alain Prone propose de pistes qu’il nomme écomunisme à développer, voire à inventer, pour impulser des dynamiques qui permettent de sortir du capitalisme. Janine Guespin-Michel propose une méthodes qu’elle nomme la pensée dialectique du complexe, s ‘appuyant sur la dialectique matérialiste et sur les avancées des sciences du complexe, pour comprendre les dynamiques et si possible les aider à se déployer.

Trois cas concrets, très différents les uns des autres, ont été choisis. Il s’agissait de mettre en évidence dans chaque cas, les dynamiques émancipatrices présentes dans les pratiques, leurs moteurs et leurs freins. Il fallait étudier leur histoire, les interactions qu’elles tissent entre les membres et avec l’extérieur, et les contradictions qu’elles doivent résoudre . Bref, il s’agissait de comprendre en profondeur en quoi et comment elles sont écomunistes.

La lutte de riverains des anciennes mines polluantes cévenoles contre l’État et les anciens propriétaires,.Les Maisons du peuple revendiquées et établies par les Gilets jaunes, le plus souvent de façon éphémère. Enfin l’étude de la coopérative autogérée, scop Ti,

« Virer les actionnaires, Pourquoi et comment s’en passer ? »


Quatrième de couverture :

Le capitalisme triomphant des années 1990 a perdu de sa superbe. Il s’est mué en machine infernale produisant de la régression sociale et des inégalités, incapable de faire face au changement climatique et sécrétant une montée générale de l’autoritarisme en lieu et place de la démocratie promise.
Face à cela, les programmes de la gauche institutionnelle estiment qu’il faut orienter le capitalisme dans le sens de l’intérêt général en repartageant les richesses.
Or, avec la baisse de la croissance, le capitalisme n’est plus en mesure d’accepter la moindre concession. Une politique sociale et écologique sérieuse doit donc exproprier les actionnaires pour laisser place à des entreprises autogérées par leurs salariés, les usagers et les citoyens.
Ce livre amorce un programme de transformation qui conjugue mesures sociales et écologiques et dépassement de la notion même de propriété des moyens de production.
Afin de faciliter la compréhension des mécanismes économiques, le livre renvoie à des « tutoriels » en ligne (economie.org) qui décryptent le fonctionnement de l’entreprise, de la finance et de l’argent.

Table des matières

Introduction

  1. Ne pas confondre patrimoine net et valeur de l’entreprise
  2. Un capitalisme en fin de parcours ?
  3. Une gauche keynésienne et redistributive
  4. Quelle sortie du capitalisme ?
  5. Un scénario de transition
    Conclusion : un courant politique pour sortir du capitalisme

Benoit Borrits, Le Découverte

Au-delà de la propriété productive, qu’elle soit privée/capitaliste ou collective, comment envisager un droit de codirection de travailleurs et usagers de l’entreprise ? Comment l’unité de production devient un commun à côté d’autres communs assurant la mutualisation des investissements de redistribution et péréquation des revenus. Et cela à partir d’un remarquable panorama international de l’histoire du mouvement coopératif, de l’étatisation soviétique, de l’autogestion yougoslave et des expériences espagnoles de 1936…

Le travail démocratique

Alexis Cukier, Le travail démocratique, aux éditions PUF, dans la collection : Actuel Marx confrontation. Date de parution : 17/01/2018

Qu’en est-il des rapports entre travail et démocratie ? Si les intellectuels marxistes ont souvent pensé l’un ou pensé l’autre, peu de travaux se sont attelés à comprendre l’enchevêtrement de ces problématiques. C’est cette lacune que comble Alexis Cukier dans un livre brillant, intitulé Le travail démocratique, qui part d’une thèse simple et puissante : « si nous voulons radicaliser la démocratie, nous devons aujourd’hui prioritairement démocratiser le travail » (p.7). Au long de ces 240 pages, le philosophe montre comment on peut entreprendre une critique démocratique du travail, comment il faut appréhender les nouveaux enjeux du travail, qu’ils soient féministes, écologiques ou démocratiques, pour ensuite analyser les tentatives actuelles de démocratisation du travail: coopératives, autogestion, conseils ouvriers… Comme le disait Marx, le travail restera nécessaire dans toutes formes de société. C’est pourquoi il est nécessaire le démocratiser, condition sine qua none de la transformation sociale. Sans aucun doute, ce travail d’une grande rigueur va s’imposer comme un outil fondamental pour penser la possibilité d’une sortie du capitalisme, à partir de l’affirmation et de la mise en pratique d’un « travail démocratique

Économie équitable – Les mots pour le dire


Sylvie Mayer et Jean-Pierre Caldier, co-animateurs d’Ap2E Agir pour une Économie Équitable ont publié fin 2011 dans les notes de la Fondation Gabriel Péri un petit abécédaire aussi utile que joyeusement polémique.

De A comme Alternative à Z comme Zone économique spéciale, en passant par Bancassurance, Démocratie, Développement durable, Faim, Immigration, Lucrativité, Monnaies, Territoires, Valeurs… Sylvie Mayer et Jean-Pierre Caldier nous font cheminer vers une Économie équitable.

Depuis la publication du Guide de l’économie équitable, leurs études, leurs rencontres, leurs voyages ont enrichi leurs connaissances, leurs propositions et leurs actions pour un co-développement humain durable et solidaire.

Pour ceux qui cherchent des repères, s’interrogent sur la transformation de la société et veulent approfondir leur vision des évolutions du monde : Un « alphabet » utile.

Petit précis d’histoire sociale de l’Économie sociale


L’ESS vit un moment paradoxal.

Il y a cette « modernité » selon laquelle tout procède de la Loi du 31 juillet 2014, qui si elle dit des choses sur l’ESS, si elle porte des mesures nouvelles et positives, se voulant « inclusive » ouvre largement un espace à un entrepreneuriat social sans grandes contraintes.

Modernité et inclusivité interviennent dans un temps où parmi les grandes maisons d’ESS le processus de « banalisation » se poursuit de manière inquiétante : financiarisation de banques coopératives, assurancialisation de mutuelles, commercialisation d’associations…

Pourtant bien des militants, retrouvant les ressorts sociaux de l’Économie sociale originelle, créent, reprennent, innovent, diffusent, une « autre économie » pour un « autre monde »

L’économie équitable, un nouveau projet de société

(Maurice Decaillot)

Il n’y aurait « pas d’alternative » à la société capitaliste ? Cet ouvrage s’efforce, à partir d’expériences et de travaux, d’éclairer les points essentiels abordés : comment échanger et évaluer équitablement hors du déséquilibre marchand ; comment travailler librement, hors de la sujétion salariale au capital ; comment financer l’activité hors de la prédation affairiste ; comment rémunérer les apports de savoir, les services ; comment coopérer solidairement, etc…

Vers une gestion coopérative de l’eau : l’utilisation des sociétés coopératives d’intérêt collectif


L’eau est un bien commun dont chacun est en droit de disposer. L’aspiration des citoyens à prendre part aux choix concourant aux biens communs peut amener à développer une conception coopérative des services publics et proposer une nouvelle forme de gestion. Dans cette perspective, Jean Huet nous propose d’étudier l’utilisation du statut de Société coopérative d’intérêt collectif (Scic), apparu en 2001, pour développer une approche multi-sociétariale et désintéressée de la gestion de l’eau.

Cette recherche met en lumière le fait coopératif pour la gestion des services publics d’eau. La diffusion de cette idée permet de soulever des questions novatrices en matière de mode de désignation de l’intérêt général et des conditions pratiques de sa mise en œuvre.

Congrès

La commission ESS du PCF entend contribuer à ce que l’ESS soit au coeur du 38e congrès du PCF.

Note de Sylvie Mayer

Qu’est-ce que l’Économie sociale et solidaire ?
1-1 Une économie hétérogène composée d’associations, de coopératives, de mutuelles, de collectifs locaux ou d’initiatives locales qui ont en commun de redonner une utilité sociale à la production économique et d’avoir un mode de production rendant le salarié, l’usager, le producteur, le patient… acteurs/actrices de l’économie et de la société.

Dans les entreprises de l’ESS, coopératives et mutuelles, une personne égale une voix, pas ou peu de rémunération des parts sociales des sociétaires, réserves financières impartageables, adhésion volontaire au sociétariat. Elle est présente dans quasiment tous les domaines industriels et de service. Ce n’est pas une économie caritative ou de réparation, même si elle s’intéresse plus à ces champs que le reste de l’économie capitaliste.

Avec la loi de juillet 2014 dite « loi Hamon », des entreprises commerciales hors statut coopératif peuvent devenir « entreprises sociales, ayant accès à un agrément « ESUS, entreprises solidaires d’utilité sociale » et donc à des avantages fiscaux et des subventions.(BPI France) Mais à condition que :

le but poursuivi doit être autre que le seul partage des bénéfices ;
la gouvernance doit être démocratique avec la participation des associés, des salariés et des éventuelles autres parties prenantes ;
les bénéfices de l’entreprise doivent prioritairement être utilisés pour le maintien ou le développement de l’activité.
Cette ouverture aux entrepreneurs sociaux est débattue voire combattue par les acteurs de l’ESS : En ce qui nous concerne il me semble qu’il faut être en vigilance et en dialogue plutôt qu’en rejet.

Ces regroupements peuvent agir dans la santé, l’alimentation, la consommation, l’environnement, les transports, l’habitat, l’énergie, la culture… ils posent tous la question de la propriété collective des outils de production et donc de la répartition des richesses dégagées en commun.

QUI EST DANS L’ESS ?
Quelques chiffres
Selon l’observatoire du Conseil National des CRESS, chambres régionales de l’Economie sociale et solidaire l’ESS c’est 10 % du PIB réalisés par 200 000 entreprises, 2 380 000 salariés représentant une masse de 54 milliards d’euros, 12,7 % des emplois privés en métropole et en outre-mer, une progression de 24 % de l’emploi privé depuis 2000, avec une perspective de 600 000 recrutements d’ici 2020 en raison des départs à la retraite. Ces chiffres ne rendent pas compte de la totalité de ce que représente l’ESS : les associations en font partie et elles rassemblent des bénévoles qui représentent plus d’un million et demi de salariés à plein temps !

2 – Les enjeux de l’ESS pour le communisme :
2-1 1ERE CARACTÉRISTIQUE, ELLE EST UN DES ÉLÉMENTS FORTS DU DÉPASSEMENT DU CAPITALISME
Dans leur grande diversité, tous les acteurs de l’ESS ont pour origine la volonté de redonner un sens politique à l’activité économique et d’articuler de manière cohérente le pourquoi nous produisons avec le comment nous le faisons. Autrement dit, en partant du projet de société qui structure l’activité économique, l’ESS s’incarne dans des dynamiques organisationnelles transformatrices qui propulsent la démocratie au cœur du système productif. Elle participe à l’évolution des notions de propriété, d’entreprise, de valeur, en prise directe avec la réalité. En cela, elle modifie le résultat de la production, son influence territoriale et sociétale, et concourt à l’émancipation des travailleurs.

2-2 2EME CARACTÉRISTIQUE : PRODUIRE EN COMMUN
Cette dimension collective est indissociable de l’ESS. Des personnes mettent en commun leurs compétences, leurs savoirs et leurs réseaux parce qu’ils ont compris leur force commune et acceptent de le faire dans le respect de la place de chacun par le principe « Une personne = une voix ».Là sont déjà les nouveaux droits des salariés que nous appelons de nos vœux. Le parcours des Pilpa devenus la Scop Belle Aude, les Fralib devenus ScopTi tout comme l’entreprise Macoretz (constructions écologiques), la SPM société métallurgique des Pyrénées, ou le groupe Bouyer Leroux, devenu numéro un français de la brique et des conduits de fumée en terre cuite montrent que le processus de construction ou de reprise de l’entreprise les ont conduit à introduire de nouvelles pratiques plus démocratiques et plus écologiques dans leur projet. Les trois dernières citées ont largement confirmé la supériorité économique et technologique de cette forme d’autogestion. L’entreprise n’est plus seulement un lieu de production économique, mais devient un « commun », espace de production sociale en adéquation avec son environnement.

L’absence d’actionnaires et de rémunération du capital, l’impossibilité de délocaliser des entreprises détenues par leurs salariés, les pratiques de démocratie qui permettent que chaque salarié soit associé à la marche de l’entreprise, à ses orientations stratégiques, mais aussi une solidarité entre entreprises, notamment par des outils de financement solidaires spécifiques comme SOCODEN, Scop Invest ou le Crédit coopératif qui en est le partenaire historique, rendent ces entreprises moins fragiles que les entreprises classiques

La cohérence d’ensemble entre le pourquoi, le comment et le quoi est féconde pour faire progresser un projet de société réellement communiste.

2-3 3EME CARACTÉRISTIQUE : PRODUIRE AVEC DU SENS
Rappelons l’Article 1 de la Constitution du 24 juin 1793 : « Le but de la société est le bonheur commun. – Le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la puissance de ses droits naturels et imprescriptibles. » En quoi l’économie sociale et solidaire participe-t-elle à cette aspiration au bonheur commun ? Dans sa capacité émancipatrice et transformatrice, l’ESS participe à remettre du politique dans l’économie. Elle induit un changement de paradigme économique pour :

mettre au centre de l’organisation productive l’humain et la démocratie (la personne en tant que citoyen économique et le collectif en tant qu’association productrice) ;
élargir la notion de propriété par la mise en lumière du droit « naturel » de toute personne affectée par l’activité de l’entreprise (salariés, producteurs, usagers, élus territoriaux…) ; Elle a des pratiques différentes qui consacrent la défense des intérêts d’autres parties prenantes que les apporteurs de capitaux.
incarner par des dynamiques concrètes une utopie de transformation de l’économie vers un système démocratique de production qui vise à produire autrement, à mesurer la valeur à l’aune de sa contribution au projet sociétal : la poursuite du bonheur commun.
Un mot particulier sur les SCIC Sociétés coopératives d’intérêt collectif. (2012 : 136 – 2014 : 407 – 2016 : 627) Elles sont présentes dans des dizaines de domaines, dans petite enfance, les énergies renouvelables, la filière bois, l’éco-construction, l’habitat coopératif, la rénovation thermique des logements, l’approvisionnement des restaurants collectifs en produits bio et régionaux, les services à la personne, la santé, et divers domaines de la culture… L’intérêt c’est le fait que différentes catégories d’associés, appelées les « parties prenantes », salariés, usagers, personnes morales et collectivités peuvent en être et participer aux décisions. Les collectivités peuvent les financer à 50%. Imaginons la transformation des entreprises voire des régies de la distribution et potabilisation de l’eau en SCIC, la création sur le territoire de SCIC d’énergies renouvelables ayant délégation de Service public (Lire à ce sujet : Vers une gestion coopérative de l’eau, L’utilisation des sociétés coopératives d’intérêt collectif Jean Huet Notes de la Fondation Gabriel Péri Mai 2014). Il y a via les SCIC une continuité possible, et un modèle de gestion qui s’expérimente et devra contribuer à la réflexion et à la construction d’un nouveau modèle de services publics voire à de futures nationalisations.

Un autre mot sur les CAE Coopératives d’Activité et d’emploi Coopératives qui accueillent des autoentrepreneurs qui deviennent salariés associés participent à la bonne marche de la coopérative, et bénéficient d’un accompagnement comptable, juridique, de formations. Ils peuvent coopérer avec d’autres coopérateurs sociétaires dans leur travail (locaux, bureaux, labo de photo en commun etc.). Remplacent avec efficacité l’auto entreprenariat. Coopaname 800 salariés sociétaires. C’est véritablement un des modèles d’emploi pour le 21eme siècle, et le concept de Sécurité d’emploi formation devrait prendre en compte ces nouvelles formes.

Les SCIC et les CAE ont toutes les caractéristiques de communs par leurs pratiques collectives. En cela elles sont aussi proches des valeurs communistes et de la vision d’avenir que nous promouvons.

2-4 DEUX FRONTS DE LUTTE
Nous voulons tout à la fois travailler à une ESS vraiment émancipatrice et démocratique et à son développement

Nous ne cherchons pas à faire croire que l’ESS dans son ensemble est totalement vertueuse, ne serait-ce que parce que les salariés des banques et des mutuelles ne sont pas directement sociétaires, que les grandes associations (que Matthieu Hély nomme « entreprises associatives » – Les métamorphoses du monde associatif, Presses universitaires de France, coll. « le lien social », 2009, 306 p.) font vivre la souffrance à nombre de leurs salariés et que les dirigeants opérationnels des grosses coopératives agricoles ont oublié leur rôle et se sont lancées dans la compétition internationale en oubliant leurs mandants. l’ESS demeure dans le capitalisme, le pouvoir, la finance, les géants agroalimentaires. S’il y a débat entre acteurs de l’ESS, ses dirigeants sont plutôt dans la pensée sociale-démocrate qui ferait de l’économie sociale et solidaire un nouveau type de capitalisme destiné à « servir les besoins les plus pressants de l’humanité (Yunus Mohammed, Building Social Business, New York, Public Affairs, 2010) », un « tiers secteur » mis au service d’objectifs qui lui sont extérieurs, ceux d’un capitalisme « moralisé (Jean-Louis Laville Agir à gauche. L’économie sociale et solidaire chez Desclée de Brouwer juin 2011) ».

Nous sommes cependant persuadés que les formes proposées possèdent en elles et grâce à leur statut, la capacité de participer à une transformation de l’économie en favorisant la socialisation des outils de production.

Cela étant dit :

Quelle différence entre une banque capitaliste et une banque coopérative ?

La propriété ! Des actionnaires aux sociétaires, d’un petit groupe de personne à un collectif citoyen large mais jusqu’à présent jamais réellement mobilisé sur l’appropriation des choix des banques coopératives que sont le Crédit agricole, le Crédit mutuel, BPCE…

Malgré tout le Crédit coopératif a des pratiques différentes avec des taux de progression intéressants, et la NEF coopérative financière, attirent de nombreuses personnes qui veulent de la transparence dans les activités bancaires et savoir ce qui est fait de leur épargne.

De 2007 à 2016 en France Métropolitaine

les encours des dépôts bancaires ont augmenté de 58% (2007 : 1155.9 milliards – 2016 : 1821.1 milliards)
les encours des crédits bancaires ont augmenté de 34% (2007 : 1373.0 milliards – 2016 : 1836.7 milliards)
C’est une régression, de plusieurs centaines de milliards, des crédits injectés dans l’économie par rapport à l’augmentation des dépôts bancaires illustrée dans le graphique ci-dessous

En outre, les ratios encours de crédit/encours de dépôt calculés par régions et départements montrent – entre autre – que les territoires pauvres épargnent pour les riches (une étude récurrente de Ap2E Agir pour une Economie Equitable 2007 -2016 La lettre de l’économie équitable www.Ap2E.info).

C’est donc un exemple de questions que les sociétaires pourraient poser à leur banque, notamment lors des Assemblées générales : Qu’avez-vous fait localement de notre argent ?

Quelle différence entre la grande distribution et la distribution coopérative ? La répartition de la richesse ! Qu’ils s’agissent de produits locaux,de BIO, équitables, les échanges entre producteurs et consommateurs se font sur la base d’un contrat équitable, négligeant de fait la rémunération des actionnaires, comme chez Artisans du Monde, Biocoop, les AMAP, la Louve coopérative alimentaire participative…
Quelle différence entre les sociétés Uberisées et les plateformes coopératives (Citiz, Coop cycle) ? Entre les entreprises de portage salarial et les CAE coopératives d’activité et d’emploi? L’émancipation des travailleurs autonomes dans leurs décisions de gestion et d’organisation !
Quelle différence entre l’euro et les monnaies locales citoyennes ? Monnaie citoyenne non capitalisable et non épargnable elle circule plus vite et peut créer de la richesse sur un territoire avec une dimension éthique et citoyenne.
En résumé, l’Economie Sociale et Solidaire conteste la seule valeur monétaire de l’échange comme référentiel pour promouvoir la valeur d’usage, la priorité du travail sur le capital et valoriser le bénévolat et le don de temps.

L’ESS permet de montrer que l’entreprise n’est pas nécessairement aux mains de patrons, eux-mêmes au service d’actionnaires.

Au cœur de l’ESS, dans sa dimension combattante, se niche une réelle convergence avec le projet communiste de société, revenons à Marx :

« Ceux des membres des classes dominantes qui sont assez intelligents pour comprendre l’impossibilité de perpétuer le système actuel – et ils sont nombreux – sont devenus les apôtres importuns et bruyants de la production coopérative. Mais si la production coopérative ne doit pas rester un leurre et un piège, si elle doit évincer le système capitaliste, si l’ensemble des associations coopératives doit régler la production nationale selon un plan commun, la prenant ainsi sous leur propre direction et mettant fin à l’anarchie constante et aux convulsions périodiques qui sont le destin inéluctable de la production capitaliste, que serait-ce, Messieurs, sinon du communisme, du très « possible » communisme ? »

Karl Marx, La guerre Civile en France,
Traduit par P. Meier, P. Angrand et E. Bottigelli, Editions sociales, 1953.

Des questions : les entreprises sociales sont – elles bien des entreprises d’économie sociale ? Les investissements à impact social sont-ils menaces de récupération du capitalisme ou de nouvelles pistes pour une ESS élargie? Les « entreprises contributives » ou RSE réincarnée de Martin Richer, l’entreprise « société à but social » d’E Macron ne sont –elles pas aussi des tentatives de récupération ? Et par ailleurs, les modifications de statut de la Caisse des dépôts, pilier de financement de l’ESS n’est-elle pas une sérieuse menace pour l’ESS ?

3- Par delà l’ESS « à statut », ce qui bouge dans le pays : « la société civile »
C’est l’ensemble des acteurs, des associations; des organisations, des mouvements, des lobbies, des groupes d’intérêts, des think tanks, etc., plus ou moins formels, qui ont un caractère non gouvernemental et non lucratif. Elle constitue une forme d’auto-organisation de la société en initiatives citoyennes en dehors du cadre étatique ou commercial. Ses objectifs sont fondés sur l’intérêt général ou collectif dans des domaines variés : sociopolitique, solidaire, humanitaire, éthique, juridique, environnemental, scientifique, culturel … Il faut dire que ces organisations rencontrent de réelles difficultés à être pérennes.

Des exemples : les colibris, Alternatiba, les nuits debout, Bleu Blanc Zèbre, le collectif des associations citoyennes, les associations de protection et d’aide aux migrants, d’éducation populaire (Attac, ASTS…), de consommateurs, mais aussi des organisations plus proches de la politique comme le collectif Roosevelt fondé par Hessel et Alphandéry et qui dit «C’est à nous, les citoyens, de dire dans quelle société nous voulons vivre. Société d’injustice et de chaos ou société d’équilibre et de convivialité ? A nous de choisir. A nous d’agir. »

Les communistes doivent se mêler de toutes ces initiatives, en être, pas seulement en soutien mais en participant concrètement aux activités et aux initiatives. Un bon moyen de faire réseau et de concourir à leur donner un sens politique.

4- Que pouvons-nous faire pour contribuer au développement de l’ESS en lien avec notre projet
4-1 QUE POUVONS NOUS FAIRE
A court terme :

Former les communistes sur ce qu’est l’ESS
Défendre et populariser le Droit de préemption des salariés
Faire connaitre et défendre le projet de proposition de loi d’expérimentation « nouvelle régulation démocratique et entreprises de territoires»
Promouvoir avec nos élus les « Territoires de commerce équitable »
Développer les circuits courts (Allier, Barjac), le bois énergie (Saint Martin de Jussac)
Aider les sociétaires des banques et mutuelles à être actifs dans leurs agences et leurs AG. (Finistère) via des outils (questions, résolutions, voire listes opposées…)
Soutenir les innovations sociales locales (Thiers), la création de PTCE pôles territoriaux de coopération économique (Tarnos) PTCE Sud Aquitain (CBE du Seignanx)
A moyen terme :

Défendre avec les sociétaires des banques coopératives une modification de statut permettant aux salariés d’avoir un collège comme dans les scic
Développer les monnaies locales (Montreuil, Toulouse)
Créer des arcs solidaires, plateformes rassemblant solidairement les acteurs de l’ESS localement (Maurice Décaillot) dans les communes que nous dirigeons
Développer les communs (scic, CAE, nouvelles formes solidaires ex Solid’Arles)
Proposer une législation pour substituer à la notion de société celle d’entreprise et de parties prenantes
Développer la coconstruction de cette politique au niveau européen, avec le forum de la GUE et le PGE.
A plus long terme et à commencer tout de suite !

Organiser rencontres et réflexions entre communistes et bien au delà sur la place et le rôle de l’économie sociale dans le chemin qui construit le communisme
Croiser en ce sens nos secteurs de travail nationaux et locaux : santé avec les mutuelles, culture, vie associative, agriculture, environnement, logement
4-2 AVEC QUI ? LES ACTEURS, NOS PARTENAIRES, NOTRE RÉSEAU :
Organisations : Conseil national des chambres régionales de l’ESS CN CRESS – Réseau des territoires ESS RTES – Plateforme des Territoires de commerce équitable (Pdt Marc Dufumier) PFCE –Bigre – la Manufacture – Le labo ESS – Chambre française de l’ESS CFESS – Le Groupement des Organismes Employeurs de l’Economie Sociale et Solidaire GOESS – solidarité étudiante – Centre des jeunes dirigeait de l’ES CJDES –collectif des Associations citoyennes, CAC – Association autogestion – coop des communs-Mouvement de l ‘économie solidaire MES – les Rencontres de la Plaine

Recherche universitaire : Ciriec – RECMA – chaire ESS Marne la Vallée – fac de gestion d’Angers…

Coopératives : Scop-ti, La belle Aude, Macoretz, Helio corbeil, la libraire des volcans, la Sadel, Enercoop, Coopaname, Alpha taxis…

4-3 AP2E – AGIR POUR UNE ECONOMIE EQUITABLE
qui nous a aidé à organiser l’accompagnement politique et de communication de trois campagnes fruits et légumes,
qui a permis la rédaction d’une loi sur le droit de préemption,
créé une méthodologie pour créer des collectifs d’initiatives citoyennes pour l’emploi,
inventé un indicateur le ratio bancaire encours de dépôts/encours de crédit,
proposé au commerce équitable de passer du Nord Sud au « Nord Nord »
et qui a organisé des formations sur l’ESS dans notre université d’été et pour le CIDEFE.
4-4 ET…
Les communistes actifs dans l’ESS (J.Huet, L.Mboumba, C.Besse, M.Décaillot JP Plassard, J.Guespin, M.Gustave, S.Lauro, P.Maingault, JP.Milesy, H.Vandamme, JP.Vanhoove, P Vassalo etc.) les territoires « communistes : Val de Marne, Plaine Commune, St Denis, Tarnos, Thiers, Montreuil, Gennevilliers, Chevilly Larue…

En conclusion
Un monde qui bouge, pas seulement dans les structures de l’ESS mais au delà sous des formes multiples avec la volonté- notamment celles de nombreux jeunes – de donner du sens à sa vie et à son travail. A nous de contribuer à transformer ce morcellement autogestionnaire en un système autogestionnaire émancipateur et démocratique, alliant entreprises coopératives, vie associative et services publics et intégrant les parties prenantes dans une gestion démocratique de l’économie. En quelque sorte, un communisme des communs.

BIBLIOGRAPHIE
Nouveaux mouvements sociaux, partis politiques et syndicats :une nouvelle donne Note FGP06/02/2015

Le monde qui émerge les alternatives qui peuvent tout changer Attac Les liens qui libèrent 2017

Economie équitable les mots pour le dire J.P Caldier – S.Mayer Note FGP 2014

Les banques coopératives en France N Richez Battesti P Gianfaldoni 2006

Pour un manifeste des communistes du XXI

Ne soyons pas modestes. Nous devons être conquérants. Nous allons tenir un congrès
extraordinaire après plusieurs années compliquées tant au niveau de la stratégie que de la tactique électorale.

Nous avons des ambitions. Alors pourquoi ne pas écrire une nouvelle page du
communisme en écrivant un manifeste pour les décennies à venir. Notre parti a
d’extraordinaires ressources intellectuelles. Nous avons pourtant un manque de
transversalité de toutes ces ressources qui nous coûtent une vision globale. Nous ne
faisons plus rêver parce que nous n’avons plus un projet qui rassemble au-delà du
concret.

Comment pourrait fonctionner une société nouvelle mêlant des secteurs publics,
nationalisés, coopératifs et le privé… Comment faire naître des nouveaux rapports entre
les Hommes entre eux et avec la nature ? Nous avons des sujets s’ils étaient poussés à
fond, nous obligeraient à voir plus claire sur l’écriture de ce manifeste. Notre Dame des
Landes, un sujet tabou ou volontairement ignoré sur lequel le parti a pris position. Cet
exemple si il avait dépassé le cadre de la commission écologie du parti aurait donné un
positionnement différent et ouvert sur d’autres questions : la démocratie, le pouvoir du
peuple, l’aménagement du territoire, la COP21, les élus face aux multinationales telles que VINCI… etc. Cet exemple nous aurait obligé à sortir des faux débats si il avait été
transversal.

Comment voyons nous l’avenir avec toutes ces technologies qui vont plus vite que la
conscience humaine. Comment maîtriser le progrès face à son emballement ? Les
problèmes environnementaux qui découlent de cet emballement.
Réfléchissons ensemble un manifeste qui relie toutes les sujets de société. Un rappel de
notre philosophie…

Dominique Campagna

Le rôle de l’ess dans la transformation de notre société

Extraits du discours de Pierre Laurent lors de l’université d’été du PCF août 2017 à Angers

« […] Je vous ai dit […] rentrée de combat et de riposte […] mais au cœur de l’action, je vous propose aussi une rentrée de créativité politique. Dans la crise mondiale et nationale que nous traversons, se confrontent sans cesse l’émergence et la recherche du nouveau, comme les dangers de la régression et de la guerre. Chaque jour nous voyons la misère se répandre. Mais chaque jour aussi, nous voyons des femmes et des hommes chercher à mieux vivre, à mieux travailler, à mieux coopérer, inventer de nouvelles manières de s’associer, de produire, d’échanger. Nous voyons aussi que cette situation pose au monde des questions sociales, écologiques, éthiques, culturelles, et finalement elles aussi civilisationnelles inédites.

La question du changement, du changement profond de société, de modèle, de paradigme est concrètement posée à notre monde. Elle est à l’ordre du jour comme jamais. Oui, le XXIe siècle peut être celui du dépassement progressif du système capitaliste, de ses logiques prédatrices, inégalitaires et surannées. Ce chemin est un chemin de luttes de classes intenses et durables, un chemin de constructions progressives, concrètes, sans cesse renouvelées.

Dans cette situation aussi difficile que passionnante et inédite, concentrons nous sur l’essentiel : les immenses espaces qui continuent d’exister pour transformer l’aspiration au changement, l’envie d’un nouveau mode de vie en projet politique progressiste et en conquêtes démocratiques. La solidarité est pour nous un projet, une vision politique de la société et du monde. Les SCOP-TI, les ex-Fralib, sont parmi nous à cette université d’été. Ils ont besoin de notre engagement. Nous sommes là, à nouveau. Parce que leur combat n’est pas seulement une lutte, c’est un projet humain, un projet de vie et de travail, un projet politique coopératif qui nous intéresse.

Nous devrions porter plus fort encore chaque projet coopératif, social, écologique, démocratique qui émerge en devenant des partenaires actifs de toutes les innovations qui fourmillent dans la société, en cherchant toujours à tirer vers le haut ces expériences de transformation. Oui, être en toutes circonstances des bâtisseurs du commun, le parti de toutes les causes communes pour l’émancipation, voilà qui dans la situation confuse et troublée que nous connaissons redonnera du sens et de la clarté à notre combat. »

Contribuer au congrès du PCF
Nous entamons notre réflexion individuelle et collective de transformation du Parti communiste, pour être à la hauteur des défis qui sont devant nous. Comme les acteurs de l’économie sociale et solidaire, associations, coopératives, mouvement mutualiste, mais aussi entrepreneurs sociaux, comités d’entreprises, nous agissons pour le partage des richesses, des pouvoirs et des savoirs. De nombreux chemins de convergences existent entre nous. Nous appelons nos lecteurs, les militants communistes à contribuer à un apport spécifique sur l’ESS à la consultation lancée par le Conseil national du Parti en vue du congrès 2018. Nous organiserons dans les semaines qui viennent une séance de réflexion et de propositions ouverte à toutes celles et tous ceux qui veulent y coopérer.

Coopéractif

Cooperactif est la revue de la commission nationale ESS du PCF. Si vous souhaitez recevoir Coopéractif par mail, n’hésitez à vous abonner. Nous vous adresserons les prochains numéros dès leur publication.

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