
Sylvie Mayer
Nous sommes inquiets et nous ne sommes pas les seuls. Selon les acteurs de l’ESS consultés, la mission confiée à Nicole Notat et Jean-Dominique Sénard sur « Entreprise et intérêt général » semble vouloir déboucher sur un affaiblissement de l’ESS. Il s’agit notamment de créer une « entreprise à missions » ou « société à objet social élargi » (Sose). Si elle recueille les suffrages de grands patrons (Danone, Veolia…) et interroge pour le moins les acteurs de l’ESS, UDES (dirigeants de l’ESS), Le Labo ESS, chercheurs du Ciriec, mouvement associatif… En effet, pourquoi ne pas s’en tenir aux « entreprises solidaires d’utilité sociale » (ESUS) dont le cadre a été fixé par la loi du 31 juillet 2014 et qui élargissait déjà l’ESS au-delà des entreprises à statut (une personne = une voix, pas d’actionnariat, etc.) ?
« French impact » pour remplacer « intérêt général », « contrat à impact social », qui ressemble fort aux partenariats publics/privés causes de nombreux gâchis et scandales financiers, la dérive vers l’ultralibéralisme risque aussi d’atteindre l’économie sociale et solidaire. Christophe Itier, haut-commissaire à l’ESS, proclame : « Peu importe le statut de ceux qui innovent ». Est-ce que c’est parce qu’il prend ces orientations avec le président Macron qu’il ne répond pas depuis des semaines à notre demande de rencontre ?
Pour renforcer notre volonté de soutien au développement d’une ESS, véritable chemin d’une alternative démocratique, sociale et écologique, nous avons décidé de la création d’un réseau ESS-PCF auquel nous vous convions : partagez vos réflexions, participez à la coconstruction de propositions : le réseau vous est largement ouvert !